Pour un Maître d’ouvrage il n’est pas toujours simple d’appréhender la fonction et l’utilité réelle de l’architecte avant la mise en route concrète des interventions de chantier (et parfois même encore pendant celui-ci). Quelques éléments d’informations, non exhaustifs et parfois subjectifs, sont donnés ci-après afin d’expliquer la démarche générale dans laquelle s’inscrit l’esprit du bureau. Mission complète d’architecteLa mission idéale serait celle qui verrait la consultation d’un architecte dès la recherche d’un terrain par le(s) Maître(s) d’ouvrage, permettant de corréler si possible les attentes de ce(s) dernier(s) avec un lieu adéquat. On constate trop souvent qu’une fois le terrain acquis, les envies sont contraintes par la technique ou les aspects réglementaires. De même et plus encore lorsqu’il s’agit de l’acquisition d’un bien en vue de le transformer… Or nous arrivons souvent après, et bien souvent parce que nous sommes imposés dans le processus par la législation. C’est en même temps ce qui fait l’attrait d’une partie de notre travail, car il faut amener le projet à être ce qu’il doit avec une donne de départ imposée. Entame de la collaboration
(dans le cadre d’une mission classique, i.e. une habitation privée): – Relevé des éléments de terrain, de contexte et/ou des constructions existantes.
– Réalisation d’un premier jet, afin de voir si l’organisation du programme « colle » aux éléments concrets du contexte (terrain, prescriptions, bâtiment existant etc..).
– Première confrontation des options reprises avec l’administration. Si nécessaire, demande d’avis préalable et/ou de certificat d’urbanisme.
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– Quand les éléments sont positifs à ce stade, réalisation de l’avant-projet estimatif : Vérification de la faisabilité et confirmation des moyens à dégager/disponibles. A ce stade, révision si nécessaire du projet pour ajustement.
– Si tous les éléments restent « au vert » (options et résolution du programme, administratif, budget), montage du dossier de demande de permis d’urbanisme, et implémentation de la norme PEB. Ultime vérification et ajustements si nécessaire en fonction de celle-ci.
Démarches administratives :
– Introduction de la demande de permis (permis d’urbanisme, d’environnement, unique en fonction des cas de figure). Les démarches sont régies par le CoDT, ainsi que les délais. Ces derniers sont désormais dit « de rigueur », ce qui permet une meilleure planification des étapes qui suivront. Dans la pratique, les délais d’instruction des demandes de permis peuvent être plus ou moins allongés en fonction des demandes de compléments ou la prorogation de délai à disposition des administrations (30 jours). C’est également à ce stade qu’intervient le cas échéant l’annonce de projet – anciennement ce qui ressortait de l’enquête publique (motifs divers et variés). A noter qu’une fois le permis délivré, les autorités régionales ont un délai de recours de 35 jours qu’il ne faut jamais ignorer.
Soumissions :
– Après l’octroi du permis, montage du dossier d’exécution, qui complète ou modifie le projet selon d’éventuelles remarques de l’administration. De même on implémente ici les calculs de stabilité et on affine les documents de soumissions (métrés, Cahier des charges…).
– Envoi des soumissions. Il y aurait beaucoup à dire ici sur les possibilités qui s’offrent aux Maîtres d’ouvrage (mode entreprise générale VS séparées ou entreprise générale partielle, auto-construction…). Analyse et comparaison des offres (les montants certes mais pas que). Choix des Maîtres d’ouvrage, « éclairés » des conseils de l’architecte selon l’expression consacrée. Il faut en effet que ce dernier agrée les entrepreneurs, son devoir de conseil lui imposant à tout le moins de prévenir les Maîtres d’ouvrage d’une anomalie ou d’un situation qui n’est pas nette.
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Entame des travaux :
– Implantation, derniers contrôles administratifs. A partir d’ici, les choses se concrétisent pour les Maîtres de l’ouvrage, qui voient enfin pousser le bâtiment. Pour l’architecte, c’est l’épreuve du feu. Trop souvent on entend dire (ou demander à l’entame de la mission) qu' »on a pas besoin de vous » sur chantier. C’est une grave erreur à plus d’un titre et nombre d’exemples vécus démontrent à quel point un regard extérieur à celui de l’entrepreneur, concentré sur sa tâche et les limites de son intervention et/ou du Maître d’ouvrage, concentré sur les coûts et le temps est important pour relever les imperfections de chantier, ou les erreurs de mise en œuvre. C’est pourquoi de toutes les manières, nous avons toujours refusé d’édulcorer les missions et nous appliquons toujours nos prestations de suivi de chantier.
Fin des travaux :
– Assistance à la réception des ouvrages, éléments nécessaires à la clôture de la construction, PEB finale, …
Il ne faut jamais perdre de vue qu’un architecte belge a une responsabilité qui l’engage dans tous les actes qu’il pose, et la conscience aiguë de celle-ci guide l’ensemble des prestations dans chaque dossier.
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